La Compagnie L’Aparthéâtre
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas le public qui se déplace mais bien la Compagnie L’ Aparthéâtre, créée il y a dix ans maintenant, qui vient jusqu’à nous!
Deux pièces ont été présentées aux élèves les 5 et 6 décembre. Retour des élèves
Quand les liens transcendent le passé…
Le lundi 5 et mardi 6 décembre 2016, plusieurs classes assistent à la représentation du texte de Marie-Line Schrotzenberger qui s’intitule Les Liens (2015) au sein de l’établissement, interprétée par la Compagnie L’Aparthéâtre, créée il y a dix ans maintenant, qui se compose de deux comédiens, dont l’auteure.
La pièce se déroule sur l’île de la Réunion ce qui explique la mise en scène colorée et l’écran pour nous faire ressentir les paysages des territoires ultra-marins, sur laquelle se rend Paul, après trente ans d’absence. Il rejoint Marie, sa sœur, restée là dans la sphère familiale. Le retour de Paul n’est pas anodin ni futile, il résulte d’un appel fraternel face à la mort imminente de leur mère. En effet, Paul a fui, il y a bien longtemps, les frasques de sa mère, devenues insupportables tandis que Marie, omniprésente, goûte à l’occasion un peu de rhum pour tenir bon. En arrière-plan de cet épilogue mortuaire, pas du tout macabre, la culture créole avec sa langue, sa musique et sa cuisine qui fleurent bon la Vie, qui pousse et rendent ces retrouvailles heureuses et annonciatrices. Marie et Paul, sans se juger, renouent des fils trop longtemps distendus et éprouvés par l’éloignement. Entre eux, on ressent la tendresse et l’empathie, la volonté d’avancer au-delà de ce qu’il faut gérer en ce présent si grave. Cette mère, mourante, se détériore comme dans l’attente imminente de son fils pour échanger et surtout le faire revenir, là où sont ses racines…
Loin d’être triste, cette pièce dresse avant tout le portrait de Vies dans toute leur acception et témoignent de l’espoir concret qui doit nous animer. Les élèves ont beaucoup apprécié cette confrontation au quotidien, familial, à ses duretés et ses fragilités que les protagonistes parviennent à surmonter, le jeu précis des comédiens et le texte lu auparavant.
Les élèves et les enseignantes de Lettres-Anglais-Histoire.
Hommage aux Poilus... Faisons la paix, pas la guerre!
En effet, ils sont venus, tous les deux, lundi et mardi, afin d’interpréter notamment la pièce 14-18 ou l’impossible oubli, une lecture-spectacle, d’une durée d’un peu plus d’une heure au cours de laquelle les deux comédiens deviennent littéralement les voix des soldats disparus.
Écrite dans le cadre des commémorations de la Première guerre Mondiale, les comédiens lisent à haute voix une vingtaine de lettres de soldats, morts au combat, fusillés pour l’exemple, les laissés-pour-compte des États-majors, peu soucieux des jeunes générations envoyées dans le tumulte de la guerre, et qui représente aux yeux des historiens la première guerre moderne en raison de l’armement plus perfectionné et de cette volonté d’exterminer l’ennemi.
Les lettres, en plusieurs langues, témoignent de cette « guerre totale » qui concerne autant les civils que les soldats, les femmes que les hommes, les enfants que les adultes, les jeunes que les vieux. Nous entendons leur tristesse, leurs douleurs, les séparations et aussi leur dignité face à cette catastrophe qui bouleverse à jamais l’humanité.
Dans une mise en scène sobre, les deux comédiens se déplacent pour simuler la visite des tombes et les feuilles à terre représentent les nombreuses stèles funéraires afin de nous placer dans l’action et de favoriser notre identification. Les comédiens lisent les propos de Maurice Genevoix, Jean Giono ou encore Otto Dix, en résonance des tableaux de Philippe Guerry, vidéoprojetés et également exceptionnellement accrochés dans la salle. Dès lors, nous sommes dans l’ ambiance tragique des événements passés, qui agissent encore…
Face à cette situation terrifiante, nous ressentons des émotions très fortes comme le chagrin, la peur, l’appréhension face aux conflits actuels, l’effroi et aussi l’espoir dans un monde qui doit comprendre que la fraternité est constructive et donc que la paix s’impose sans conteste face à la guerre, à méditer…
Les classes et les enseignantes de Lettres-Anglais-Histoire.